Samedi dernier au soir, à Skhirat au Maroc, une partie des belligérants du conflit libyen ont paraphé l’accord « de paix et de réconciliation » proposé par l’ONU. Malgré l’absence des représentants du Parlement de Tripoli, la médiation onusienne affirme avoir progressé dans la bonne direction.
Cet accord de paix, qui en était à sa quatrième mouture, a été signé par les représentants du Parlement de Tobrouk, de municipalités libyennes, de partis politiques et de membres de la société civile libyenne. Mais il avait été rejeté en l’état quelques jours auparavant par les représentants du Parlement de Tripoli. L’accord signé samedi prévoit notamment la formation d’un gouvernement d’union nationale et la tenue de nouvelles élections. Mais le Parlement de Tripoli souhaite, entre autres, qu’il mentionne en plus noir sur blanc le « respect de la magistrature », ce qui pourrait constituer une référence à la Cour suprême qui avait décidé en novembre dernier d’invalider le Parlement basé dans l’est du pays. L’émissaire des Nations unies pour la Libye a cependant déclaré que la porte restait ouverte à « ceux qui n’étaient pas présents » à la cérémonie de signature de l’accord et expliqué que les points contentieux pourraient être discutés après le Ramadan.
La signature de l’accord a été saluée hier dimanche par les Nations unies et l’Union européenne. Masi il n’en demeure pas moins que le chemin vers la réconciliation, qui scellerait les efforts déployés par les Nations unies depuis la fin de l’année dernière, est encore long dans ce pays très divisé. La Libye compte deux Parlements et deux gouvernements qui se disputent le pouvoir et doit en plus faire face à une progression de l’Etat islamique qui s’est emparé en juin de la ville de Syrte, à 450 kilomètres à l’est de Tripoli.