La Minusma a commencé hier mardi à déployer ses Casques bleus autour de Kidal pour éviter de nouveaux affrontements survenus ces trois derniers jours entre séparatistes touaregs et miliciens pro-gouvernementaux. La Mission de maintien de la paix de l’ONU promet de réagir « conformément à son mandat » en cas de violation de la zone de sécurité qu’elle est en train de mettre en place.
Le cordon de sécurité que la Minusma est en train de mettre en place s’étend à 20 kilomètres de Kidal, principal bastion de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad), tout autour de la ville. Cette zone de sécurité a pour but d’éviter la propagation des violences et de protéger la population civile. Ce mouvement de la Minusma intervient après la prise lundi de la ville d’Anefis par le Gatia (Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés), qui affirmait avoir repoussé une attaque de la CMA, dernier épisode de la recrudescence des combats dans la région. Dans un communiqué, la Minusma, pour qui ces combats constituent une violation flagrante du cessez-le-feu et de l’accord de paix conclu en juin à Alger, invite vivement la CMA et la principale milice pro-gouvernementale à revenir sur les positions qu’ils occupaient le 15 août. Aucun nouveau combat n’a été signalé hier mardi mais la situation reste explosive. Le secrétaire général du Gatia a déclaré ne pas comprendre le mouvement de troupes de la Minusma qui « abandonne une partie du territoire malien à un groupe de rebelles ». Malgré le déploiement des Casques bleus de la Minusma, les séparatistes de la CMA ont procédé à un renforcement de leurs positions autour de Kidal.
La recrudescence des combats compromet la mise en œuvre de l’accord de paix d’Alger. Des discussions entre séparatistes touaregs et miliciens pro-gouvernementaux prévues pour ce mercredi au Niger pour relancer l’accord d’Alger et permettre à l’armée de Bamako de concentrer son action contre les mouvements islamistes ont été annulées.