La Cour criminelle de N’Djamena a rendu hier vendredi son verdict pour le procès des dix terroristes présumés accusés d’être membres de Boko Haram qui s’était ouvert mercredi dernier. Les dix hommes ont été condamnés à la peine de mort, les armes saisies mises à la disposition de l’Etat tchadien et les substances psychotropes seront détruites.
Ces condamnations à la peine capitale sont les conséquences des nouvelles dispositions législatives contre le terroriste qui prévoient la peine de mort dans le cadre d’actes terroristes. Les dix suspects étaient poursuivis pour association de malfaiteurs, assassinat, destruction volontaire à l’aide de substances explosives, faux et usage de faux, détention illégale d’armes et de munitions de guerre, détention et consommation de substances psychotropes. Ils avaient été arrêtés suite aux attentats-suicides de N’Djamena entre juin et juillet qui ont fait plusieurs dizaines de morts et de blessés dans la capitale. Leur procès, premier du genre dans le pays à juger des membres de Boko Haram, s’est tenu sous haute surveillance et à huis clos. Selon une source judiciaire, il devait initialement durer trois jours mais il a été accéléré et délocalisé vers un endroit tenu secret.
Parmi les accusés, un Nigérian, Mahamat Mustapha alias Bana Fanaye, est présenté par les autorités comme le cerveau des deux attentats-suicides qui, le 15 juin dernier, avaient frappé simultanément le commissariat centrale et l’école de police de N’Djamena qui ont fait 38 morts, dont les trois kamikazes, et 101 blessés. Le procureur de la République affirme que l’homme était le coordinateur d’un réseau de trafic d’armes et de munitions entre le Nigéria, le Cameroun et le Tchad et était responsable de la logistique, notamment d’achat d’armes, de matériel, du recrutement et de la gestion des hommes de l’organisation.