Le nord du Mali, terre de rébellions, d’affrontements intercommunautaires, est devenu dernièrement, selon plusieurs experts, une importante plaque tournante de la drogue, ce qui explique en partie, les violations répétées des cessez-le-feu et la présence de trafiquants notoires au sein de certains groupes armés.
Le contrôle des routes de ce trafic au Mali, constitue aujourd’hui un enjeu important, précisent les mêmes experts. Si de puissants trafiquants ont infiltré ou gèrent même des mouvements armés du Nord du Mali, c’est parce qu’ils veulent contrôler certaines localités, certains axes du Nord connus pour être des lieux de transit de la drogue. La présence des narcotrafiquants sur le sol malien, ajoutent les experts, sont en partie à l’origine des affrontements armés documentés dans le passé et des tensions encore perceptibles sur le terrain au nord du Mali.
L’itinéraire des stupéfiants est connu. Des avions viennent larguer leur marchandise dans le Nord du Mali et sur place des relais récupèrent les colis pour les envoyer ensuite vers deux destinations prisées : l’Europe via le Maghreb, les voies maritimes ou via d’autres sentiers du désert africain.
Il y a quelques années, l’atterrissage dans le désert malien d’un avion bourré de cocaïne a permis de connaître davantage les personnes impliquées dans ce trafic. La charge utile de l’avion était de 10 tonnes, soit une valeur estimée à l’époque à environ 300 millions d’euros empochés par les narcotrafiquants. Des chefs de tribus, les bandes armées, porteurs d’uniformes, des élus et deux hommes politiques ont été fortement soupçonnés d’être impliqués dans cette affaire.
De nos jours, le trafic de drogue se poursuit, selon différentes sources, avec une préférence pour la cocaïne. Cette préférence s’explique en termes de gains puisqu’un véhicule chargé de cocaïne équivaut à 40 véhicules chargés de cannabis.