Depuis Niamey, la capitale du Niger, les présidents du Niger et du Tchad, Mahammadou Issoufou et Idriss Déby ont appelé les militaires burkinabés du RSP (Régiment de Sécurité Présidentielle) à déposer les armes.
Pour ces deux pays aux premières lignes dans la lutte contre le terrorisme dans la région, la déstabilisation d’un pays supplémentaire de la bande sahélo-saharienne est un risque considérable pour la sécurité de la région.
Le président nigérien Mahamadou Issoufou s’est montré particulièrement inquiet de l’évolution de la situation, lui dont le pays a des frontières avec le sud de la Libye, transformée à la faveur de l’absence d’autorité forte en sanctuaire pour les djihadistes, le nord du Mali où la menace islamiste est loin d’avoir disparu et le Nord-est du Nigéria où les insurgés de Boko Haram sont plus présents que jamais. Ancienne puissance coloniale, la France s’est également impliquée dans ce dossier en appelant elle aussi les putschistes à déposer les armes. Paris, qui a déjà suspendu son aide militaire et financière au Burkina Faso jusqu’au rétablissement de la transition, s’est fait plus pressante encore en évoquant d’éventuelles sanctions « contre ceux qui s’opposeraient à la tenue d’élections régulières ».
La situation est des plus incertaines. L’armée burkinabè a convergé lundi vers la capitale pour obtenir la reddition des putschistes. Pour la Cédéao qui examinait hier à Abuja les modalités de sortie de crise présentées à Ouagadougou ce weekend, la position est également très délicate. La proposition d’accord soumise par les présidents sénégalais Macky Sall et béninois Thomas Boni Yayi comprend des propositions d’amnistie pour les putschistes et la participation de candidats du parti de Blaise Compaoré aux prochaines élections et suscite de ce fait l’indignation de la société civile et d’une partie de la population.