L’Union Européenne a décidé vendredi de réduire la présence de sa mission au Burundi et de rapatrier les membres des familles de son personnel étranger basé dans le pays, et ce en raison des risques de violences qui s’accroissent à Bujumbura et dans d’autres régions du pays.
La Belgique, ancienne puissance coloniale a également conseillé vendredi à ses ressortissants de quitter le Burundi suite aux propos hostiles de certaines parties envers le personnel belge résidant encore dans le pays.
Le Burundi est plongé depuis maintenant plusieurs mois dans une crise politique qui s’est traduite par une tentative de coup d’Etat ainsi que par des violences toujours plus nombreuses dans la capitale. La décision en avril dernier du président Pierre Nkurunziza, de briguer un troisième mandat de cinq ans malgré une forte contestation populaire, a enflammé le pays, le divisant en deux groupes distincts, l’un qui supporte le président et l’autre qui s’oppose à sa réélection à la tête du pays.
Le chef de l’Etat qui a remporté l’élection présidentielle en juillet dernier, se trouve confronté à une contestation armée croissante malgré plusieurs ultimatums lancés aux différents opposants afin de déposer les armes et se rendre.
Les contestataires estiment pour leur part que le scrutin de juillet dernier a été entaché par de nombreuses fraudes. Ils accusent également Pierre Nkurunziza d’avoir enfreint la Constitution en se présentant à la présidentielle. Ils comptent notamment poursuivre leur fronde afin de le faire tomber.
Pour les observateurs internationaux, cette situation particulièrement délicate risque de dégénérer en guerre civile si aucune solution pacifique pour apaiser les tensions n’est trouvée. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a dans ce sens adopté à l’unanimité jeudi une résolution qui prévoit une réponse internationale à toute nouvelle dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.