Sénégal: poursuite de la stratégie préventive contre l’islamisme radical

Le gouvernement sénégalais a inculpé vendredi trois imams pour leur proximité avec les milieux djihadistes, des accusations qui se basent en partie sur des propos qu’ils auraient tenu lors de précédents prêches hebdomadaires incitant notamment leurs auditoires au terrorisme.

Arrêtés il y a près de deux semaines dans différentes villes, les trois imams sénégalais ont été placés peu de temps après sous mandat de dépôt. Les autorités ont retenu plusieurs charges contres eux, dont celles de financement du terrorisme, d’incitation au djihad, menace de complot, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs.

Ce coup de filet dans le milieu djihadiste, s’inscrit en droite ligne d’une vaste opération de prévention de l’extrémisme religieux lancée il y a près de six semaines. Depuis le début de cette opération, le gouvernement sénégalais a réussi à mettre la main sur une trentaine d’imams et de prêcheurs qui véhiculaient des messages radicaux destinés à embrigader des recrues pour les fronts djihadistes.

La première arrestation, dans le cadre de ce programme de lutte contre l’extrémisme religieux, est intervenue le 9 octobre dernier dans la région de Kolda, située dans le sud du pays. L’imam Ibrahima Sèye, également professeur dans un lycée de la région, a été interpellé et inculpé pour acte de terrorisme. Il lui a ainsi été reproché de faire l’apologie du djihad, mais également d’avoir traité lors d’un sermon les présidents Macky Sall, François Hollande et Barack Obama de « mécréants profanateurs de l’islam ».

Les observateurs estiment par ailleurs que le lancement de cette opération de lutte contre la filière djihadiste par les autorités sénégalaises, répond à un impératif sécuritaire qui devient de plus en plus pressant. Le pays étant confronté à plusieurs mouvances extrémistes basées dans la région du Sahel, il n’a d’autres choix que la prévention en sévissant contre les imams et prêcheurs radicaux sur son territoire.