Au moins sept personnes ont perdu la vie lundi à Mogadiscio lors d’une distribution d’aide qui a tourné à l’échange de tirs entre d’un côté les forces de police chargées de la distribution de l’aide humanitaire et de l’autre des éléments de l’armée somalienne.
Selon la police et des témoins présents sur le lieu de l’incident, la fusillade aurait débuté lorsque les forces de l’ordre qui surveillaient le site de distribution de l’aide ont ouvert le feu contre certains militaires qui tentaient de pénétrer sur le site. Un différend entre les militaires et les policiers serait probablement à l’origine de cette fusillade.
Suite à ce violente accrochage, Mohamed Burhan, un responsable de la police locale a annoncé que sept civils auraient perdu la vie. Il a également annoncé qu’une enquête avait été ouverte pour lever le voile sur les circonstances de cet incident tragique.
La fusillade s’est déroulée près d’un camp situé dans le couloir d’Afgoye, l’axe routier qui relie la capitale à la localité d’Afgoye, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest. Dans cette région, des dizaines de somaliens déplacés par le chaos et la guerre civile qui ravagent leur pays depuis deux décennies, faisaient la queue pour obtenir des cartes leur permettant d’obtenir une aide alimentaire.
Cet échange de tirs, qui a également fait une douzaine de blessés, relance à nouveau le débat sur le niveau sécuritaire dans le pays. Les observateurs estiment que la Somalie, qui est habituellement le théâtre d’attaques terroristes provenant de la mouvance islamiste locale Shebab, doit maintenant faire face à des incidents armés provenant des agents de l’ordre censés défendre les populations locales. Privée d’un réel pouvoir central, la Somalie est livrée depuis maintenant plus de deux décennies aux milices des chefs de guerre, groupes islamistes radicaux et autres gangs criminels.