L’explosion qui a visé mardi, en plein centre de Tunis, un bus de la sécurité présidentielle faisant au moins 14 tués, vise à réduire à néant les efforts des autorités tunisiennes pour endiguer la menace terroriste dans le pays.
Un bus de l’armée tunisienne transportant des membres de la sécurité présidentielle a été la cible d’une forte explosion. Au moins 12 personnes ont été tuées et 16 blessées dans cette explosion qui a eu lieu sur l’avenue Mohammed V, l’une des artères les plus fréquentées de la capitale tunisienne.
Les forces de l’ordre poursuivent leurs investigations pour retrouver les auteurs de l’attentat terroriste. Mais ils ignorent à ce stade si une bombe était à l’origine de l’explosion ou si un projectile avait été tiré en direction du bus.
Cet incident tragique a forcé le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, à rétablir, sur l’ensemble du territoire, l’état d’urgence qui avait été levé il y a à peine un mois. Le chef d’Etat tunisien a également imposé un couvre-feu dans le Grand Tunis de 21 heures à 5 heures du matin.
Cette nouvelle attaque intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu. Le pays est en effet confronté à une augmentation significative des actes de violences. Plusieurs attaques djihadistes ont eu lieu au cours de ces derniers mois.
Deux attentats terroristes sanglants ont particulièrement marqué les esprits, le premier contre le musée du Bardo à Tunis et l’autre contre un hôtel près de la ville balnéaire de Sousse, ont fait à eux deux 60 morts.
Les observateurs estiment que la menace djihadiste à laquelle est confrontée la Tunisie est très élevée, notamment du fait de la proximité géographique avec l’Algérie et, surtout avec la Libye, pays devenu la base arrière de l’EI en Afrique du nord. La frontière poreuse qui sépare la Tunisie de la Libye permet en effet aux combattants de la mouvance djihadiste de passer d’un pays à l’autre sans grande difficulté.