La Somalie demeure toujours un pays dangereux pour le personnel humanitaire après la mort lundi à Mogadiscio d’une collaboratrice du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et d’une autre personne qui l’accompagnait, tuées par balles par des inconnus.
L’attentat n’a pas encore été revendiqué, mais tout indique qu’il s’agit d’une attaque des terroristes islamistes Shebab, qui ont mené de nombreux attentats par le passé contre des organisations humanitaires et du personnel de l’ONU. La plus sanglante a été l’attaque terroriste des Shebab, en juin 2013, contre un centre de l’ONU à Mogadiscio, qui avait fait 16 morts.
Depuis, les jihadistes Shebab qui ont fait allégeance à Al Qaïda, mais dont de plus en plus de combattants renforcent les rangs de l’Etat Islamique, ont mené plusieurs attaques contre des convois et du personnel humanitaire. En avril de cette année, ils avaient tué quatre employés du Fonds des Nations unies pour l’Enfance (Unicef) dans leur fief de Garowe, la région autonome du Puntland, dans le Nord-est de la Somalie.
A partir de leur repaire dans l’intérieur du pays, les Shebab mènent régulièrement des attaques contre les faibles troupes gouvernementales. Celles-ci sont appuyées par l’Amisom, la force de l’Union africaine qui essaye, avec le soutien de la communauté internationale, de maintenir à flot l’un des Etats les plus défaillants au monde.
Les Shebab étendent souvent leur rayon d’action jusqu’au Kenya voisin, où leur attaque d’avril dernier contre l’université de Garissa a fait 152 tués, dont 142 étudiants.
Après le double meurtre de ce lundi, le Haut-Commissaire pour les réfugiés, Antonio Guterres a simplement dénoncé un « acte de violence insensé (qui) constitue un sombre rappel des dangers auxquels font face au quotidien de nombreux travailleurs humanitaires dans l’exercice de leurs fonctions ».