Le gouvernement égyptien a réaffirmé lundi qu’il n’avait toujours aucune preuve tangible que le crash de l’avion russe dans le Sinaï fin octobre, avec plus de 200 touristes à bord, a été provoqué par un attentat à la bombe.
L’Egypte continue envers et contre tous à clamer que le crash de l’avion russe qui a fait 224 morts le 31 octobre dernier, n’était pas un attentat terroriste comme l’a revendiqué l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI), qui est fortement implantée dans le Sinaï.
Dans un communiqué publié lundi, Hossam Kamal, le ministre égyptien de l’Aviation Civile, précise en effet que la commission d’enquête technique chargée de ce dossier sensible n’a pour l’heure rien trouvé qui prouve un acte illicite ou terroriste. En conséquence, aucune conclusion ne pourrait être rendue avant la fin de l’enquête et le diagnostic complet des boites noires de l’appareil.
L’Etat Islamique avait pourtant revendiqué l’attentat, quelques jours seulement après le crash de l’avion. L’organisation extrémiste avait en outre précisé que l’explosion avait eu lieu à haute altitude suite au déclenchement d’une bombe artisanale placée dans l’appareil. Malgré cette revendication et les conclusions des experts occidentaux et même russes, le gouvernement égyptien rejette toujours la thèse de l’attentat terroriste.
Pour les observateurs, le refus de l’Egypte d’accepter la piste de l’attaque terroriste se base sur des raisons purement économiques. Le fait de reconnaître un attentat de l’EI pourrait en effet aggraver davantage la crise touristique qu’endure actuellement le pays. Les tours opérateurs qui ont pratiquement abandonné la destination Egypte depuis quelques mois, pourraient la bannir complètement de leurs programmes de voyages.
Plusieurs pays occidentaux, dont le Royaume-Uni et la Russie, deux des principaux pourvoyeurs de touristes étrangers à l’Egypte, avaient d’ailleurs suspendu toutes les liaisons aériennes avec l’Egypte après le crash de l’avion russe en octobre.