La situation est toujours confuse autour de l’intervention menée le week-end dernier par l’armée française dans le nord du Mali. Alors que les forces françaises assurent avoir attaqué des positions de terroristes djihadistes, un groupe armé pro-gouvernemental malien affirme que ce sont ses positions qui ont été la cible de l’attaque des troupes françaises.
Dans la nuit du 19 au 20 décembre, les militaires français de l’opération Barkhane ont conduit une mission dans la région de Ménaka, près de la frontière avec le Niger, dans le nord du Mali. Le ministère français de la Défense a annoncé cette semaine que cette opération avait pour cible le groupe Al-Mourabitoune du terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar, précisant qu’une dizaine de terroristes ont été neutralisés.
Seulement, la branche pro-Bamako du MAA (Mouvement Arabe de l’Azawad) soutient que ce sont ses positions qui ont été visées par les militaires français, accusant ces derniers de bavures. Mohamed Ould Mataly, l’un de ses membres influents, également député à l’Assemblée nationale, a déclaré que quatre des combattants du MAA avaient été tués, et que plusieurs autres sont portés disparus. Il reproche également à l’armée française de refuser au MAA de se rendre sur les lieux de l’opération.
Les accusations du MAA ont été reprises par la Plateforme, la coalition des forces armées qui soutiennent le gouvernement de Bamako et dont fait partie la branche pro-Bamako du MAA. La Plateforme appelle également les forces internationales à plus de discernement afin d’éviter tout amalgame et surtout l’aggravation d’une situation déjà trop compliquée.
Les deux camps manifestent néanmoins une volonté d’apaisement. L’armée française et le MAA doivent poursuivre ce vendredi les négociations à Gao, dans le nord du Mali, afin de mettre la situation au clair et établir des relations de confiance.