Le Tchadien Mahamat Saleh Annadif devient ce vendredi le nouveau chef de la mission de paix de l’ONU au Mali (MINUSMA), dont la principale mission est de veiller à l’application de l’accord de paix entre Bamako et les groupes armés du nord du pays.
Agé de 49 ans, Mahamat Saleh Annadif est un fin diplomate qui possède une vaste expérience nationale et internationale après avoir notamment contribué aux processus de paix au Niger, en République centrafricaine et en Somalie.
Il devient le troisième chef de la Minusma après le Néerlandais Bert Koenders de 2013 à 2015 et l’ancien ministre des Affaires étrangères de Tunisie Mongi Hamdi de janvier 2015 à janvier 2016 dont la gestion était critiquée par plusieurs pays qui évoquaient ses mauvaises avec le gouvernement du président malien Ibrahim Boubakar Keita, son manque de poigne dans la crise et ses difficultés à gérer la Minusma. Mahamat Saleh hérite donc d’un paysage difficile pour mener à bien sa mission.
Depuis son déploiement au Mali en juillet 2013, la Minusma, créée par la résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations unies, a eu plusieurs mandats. Le premier, de juin 2014 à juin 2015 a été de faciliter le règlement politique et d’étendre sa présence dans le nord du pays. Le second qui lui a été confié de juin 2015 à juin 2016 consiste principalement à soutenir la mise en œuvre de l’accord de paix sur le plan politique et sécuritaire. Mais cette mission de maintien de la paix de l’ONU se révèle être la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie avec 60 morts en deux ans et demi.
Depuis la rébellion touarègue de 2012 qui revendiquait l’autodétermination du territoire de l’Azawad et la prise de contrôle du nord du Mali par des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, le Mali ne s’est jamais stabilisé, en proie particulièrement dans sa partie septentrionale à des actes de violences récurrents.