La Cour Pénale International a débuté jeudi la première étape du procès du chef rebelle ougandais Dominic Ongwen en confirmant les charges qui pèsent contre celui qui a est considéré comme le principal bourreau des violences en Ouganda, et dont un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui en 2005.
Dominic Ongwen, ancien bras droit de Joseph Kony, le chef de la rébellion de la LRA (l’Armée de la Résistance du Seigneur), est personnellement inculpé pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre en Ouganda. L’ouverture de son procès à la Haye intervient un an exactement après son arrestation en RCA.
A la fin de ce jugement qui pourrait durer une semaine, la CPI devra notamment trancher sur son dossier. Les magistrats internationaux seront ainsi appelés à décider si les nombreuses charges qui pèsent contre lui seront suffisantes pour qu’il puisse être traduit devant la Cour ou non.
Cette tache particulièrement délicate laisse perplexes de nombreux observateurs, et pour cause, la frontière entre victime et bourreau n’est pas très claire sur le cas de Dominic Ongwen. L’ancien chef rebelle ougandais avait en effet été enlevé par la rébellion alors qu’il n’avait qu’une dizaine d’années.
L’ancien enfant soldat a donc gravi petit à petit tous les échelons de la hiérarchie pour au final devenir un des personnages clés de ce groupe armé encore actif dans le nord de l’Ouganda.
Pour les spécialistes, il est difficile de délimiter dans ce cas spécifique la frontière entre victime et bourreau. Une situation qui complique le jugement de ce rebelle de la LRA qui a commis d’innombrables crimes mais qui pourrait être relaxé faute de moyens pour prouver sa totale implication dans ces atrocités.
Le verdict qui sera prononcé au terme du procès de Dominic Ongwen pourrait donc devenir un cas d’école dont la jurisprudence sera ensuite reportée à d’autres jugements similaires.