Exercices militaires Flintlock au Sénégal: le message US aux groupes jihadistes

Face à l’expansion de l’organisation terroriste de l’Etat islamique en Libye et à la multiplication des attaques des groupes jihadistes au Mali, au Nigeria, en Somalie, au Kenya et, plus récemment au Burkina, les capitales occidentales se préparent activement à cette inquiétante mutation, illustrée par une participation importante aux exercices militaires annuels Flintlock, organisés par les Etats-Unis cette année au Sénégal.

Les forces spéciales d’une trentaine de pays d’Afrique, d’Amérique et d’Europe, participent à ces exercices qui ont débuté lundi 08 février et devraient se poursuivre jusqu’au 29 du mois en cours. Le choix du Sénégal pour ces exercices militaires est un signal fort adressé aux groupes terroristes qui viennent de frapper deux pays voisins: le Mali et le Burkina Faso. « Ce type de guerre s’inscrit dans le long terme », a affirmé le général Donald Bolduc, le commandant des opérations spéciales américaines en Afrique.

S’adressant aux journalistes à l’occasion du début de Flintlock 2016, le général américain a insisté sur le caractère crucial de la coopération étroite entre les Etats africains concernés. Seul « un dispositif global bien équilibré entre le militaire, le policier et le non-sécuritaire » est en mesure de défaire des groupes terroristes déterminés et dont les techniques sont en « continuelle mutation », a-t-il insisté.

Les dirigeants politiques occidentaux ne sont pas moins alarmés par la menace terroriste. Le président du Parlement européen, Martin Schulz l’a rappelé lundi 8 février à Tunis. « Une Libye stabilisée est dans l’intérêt de tout le Maghreb et de toute l’Europe », a déclaré Schulz devant le Parlement tunisien, réaffirmant le soutien de l’Union européenne à la Tunisie face à la montée en puissance de l’EI en Libye voisine.

C’est grâce à ce soutien que Tunis vient d’annoncer l’achèvement de la construction d’un « système d’obstacles » fait d’une barrière de sable et d’eau sur environ la moitié des 500 km de frontière avec la Libye. L’objectif est d’empêcher l’infiltration sur le territoire tunisien d’armes et de terroristes en provenance de la Libye, un pays en proie à un chaos politique et sécuritaire inextricable qui menace de toucher non seulement les pays maghrébins, mais aussi ceux du Sahel.