Le président tchadien Idriss Déby Itno, investi mardi par son parti, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), pour une candidature à un cinquième mandat consécutif, a promis, en cas de réélection, de limiter le nombre de mandats présidentiels.
Intervenant mardi lors d’un congrès extraordinaire du parti au pouvoir à N’djamena, le président Déby, au pouvoir depuis 25 ans, a déroulé son programme politique avec en tête une réforme constitutionnelle en prévision des élections présidentielles prévues le 10 avril prochain.
Idriss Déby s’engage à limiter le nombre des mandats présidentiels et promet de réformer la justice dont le fonctionnement ne favorise pas la paix sociale et de revoir la forme de l’Etat en vue de sa transformation en un Etat fédéral, emboitant le pas en cela à son plus farouche opposant, Ngarléjy Yorongar qui prône la fédération depuis plus de vingt ans.
Certes, la promesse d’Idriss Déby de limiter les mandats présidentiels va à contre-courant de la tendance actuelle en Afrique, où plusieurs chefs d’Etat africains, dont les présidents du Burundi, du Rwanda et de la République Démocratique du Congo, ont à l’inverse modifié la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Mais loin de s’enflammer, les observateurs politiques restent prudents.
Aujourd’hui âgé de 63 ans, Idriss Déby est arrivé à la tête du Tchad après avoir écarté Hissène Habré du pouvoir en décembre 1990. Il a été élu une première fois, président en 1996, puis une nouvelle fois en 2001. Il avait à cette occasion, promis l’alternance politique avant de modifier la Constitution en 2005, pour pouvoir se représenter et se faire réélire en 2006 et en 2011.