Les shebab somaliens, chassés de leurs principaux bastions par les troupes kényanes et les forces de l’Amisom, avaient menacé de livrer une guerre terrible et de longue haleine, une menace qui est en train de se concrétiser avec la multiplication des attaques terroristes, dont la dernière en date a été le double attentat à la bombe qui a fait au moins 30 morts, dimanche à Baidoa.
La technique est d’une cruelle froideur: les terroristes recourent à deux attaques quasi-simultanées pour faire le maximum de victimes et ne laisser aucune chance aux rescapés du premier attentat. C’est exactement ce qui s’est produit de nouveau à Baidoa (200 km au nord-ouest de Mogadiscio). L’explosion d’une voiture piégée devant un restaurant populaire a été aussitôt suivie par un attentat suicide d’un membre des shebab. En plus des morts, les secours ont recensé plus d’une soixantaine de blessés dont une quinzaine gravement touchés.
C’est le deuxième attentat sanglant en 48 heures perpétré par les jihadistes somaliens qui se réclament d’Al-Qaïda. Vendredi dernier, d’autres éléments Shebab avaient fait exploser deux véhicules devant un hôtel et un jardin public de Mogadiscio, faisant au moins 14 morts. Le bilan aurait été plus lourd s’ils avaient réussi à entrer dans l’enceinte de cet hôtel ultra-sécurisé de la capitale somalienne.
Le 2 février, les terroristes islamistes avaient failli causer une véritable catastrophe aérienne en faisant exploser une bombe dans un avion de la compagnie régionale Daallo. L’engin était heureusement de faible puissance et, malgré une brèche de plus d’un mètre dans le fuselage, l’appareil a réussi à atterrir, ne déplorant qu’un mort.
Une succession d’attaques meurtrières qui illustre la détermination des jihadistes à mener la vie dure au faible gouvernement de Mogadiscio, dont la survie ne tient qu’à la présence des 22 000 soldats et policiers de l’Amisom.