Le premier tour du scrutin présidentiel béninois s’est globalement bien déroulé dimanche, un succès dû à l’ambiance apaisée qui a régné durant toute la journée malgré les craintes de contestation populaire, causées par les nombreux problèmes de cartes d’électeurs.
Dans une Afrique où une grande partie des dirigeants politiques s’accrochent à leurs postes coûte que coûte, le Bénin fait figure d’exception. Le pays a en effet réussi haut la main son scrutin présidentiel, une phase politique particulièrement délicate dans de nombreux pays en Afrique puisqu’elle permet à certains chefs d’Etats trop gourmands de forcer leur réélections.
A cause des conflits politiques, des litiges frontaliers ou des guerres ethniques, une grande parties des pays africains n’arrivent pas à trouver un consensus pour régler avec efficacité les nombreux problèmes du continent.
Que ce soit par la modification de la constitution nationale comme au Rwanda ou par forcing politique pur et dur comme au Burundi, certains dirigeants africains rivalisent d’ingéniosité pour renouveler leurs mandats présidentiels.
Le cas de l’Afrique centrale est particulièrement éloquent sur ce point, puisque la majorité des chefs d’Etat de la région s’accrochent à leurs postes avec ténacité. Les cas du Rwanda et du Burundi ne sont pas les seuls, d’autres pays comme le Congo ou la RDC font également face à ce genre d’ambitions risquées de leurs dirigeants politiques.
L’Afrique de l’Ouest n’est pas en reste. Plusieurs pays de la région ont en effet connu de nombreuses péripéties de ce type, à l’exemple de la Côte d’Ivoire en 2012, ou plus récemment encore avec le cas du Burkina Faso. Le bon déroulement du scrutin présidentiel au Bénin avec le départ du chef d’Etat sortant, Thomas Boni Yayi au terme de ses deux mandats, fait donc figure d’exception dans ce contexte et offre un exemple d’alternance politique apaisée.