Les liens secrets tissés par l’armée algérienne avec les groupes islamistes du GIA durant la guerre civile des années 90 étaient connus, mais ce qui l’est moins c’est l’accord secret passé plus récemment avec Mokhtar Belmokhtar, le chef terroriste d’AQMI qui sévit dans la zone du Sahel et du Sahara.
Ces liens incestueux avaient été révélés par Wikileaks, dans des e-mails de l’ex-Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, et viennent d’être confirmés par la chaîne Medi1 TV dans une émission diffusée mercredi 24 mars. L’émission a révélé les dessous de l’attaque terroriste perpétrée à In Amenas en Algérie, en janvier 2013.
Cette attaque qui a été largement médiatisée à travers le monde par la prise d’otages sur le site gazier par des membres d’AQMI, s’était soldée par la mort de 40 employés de diverses nationalités, en plus de 29 terroristes. Le point d’orgue de l’émission TV a été la diffusion des appels téléphoniques échangés entre des éléments terroristes qui gardaient les otages et leurs chefs.
Des échanges qui révèlent la coordination qui a eu lieu entre des officiers de l’armée algérienne et Mokhtar Belmokhtar dans cette prise d’otages sanglante. Ces appels téléphoniques confirment aussi les révélations faites par Wikileaks, qui a rendu public des e-mails reçus par l’ancienne Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton le 17 janvier 2013, au lendemain de la prise d’otages.
L’e-mail provenant de Sidney Blumenthal, l’ancien conseiller spécial de Bill Clinton, cite des renseignements « très sensibles », selon lesquelles l’armée algérienne aurait passé un « accord secret » avec Belmohktar.
Au terme de cet accord, le chef jihadiste devait « concentrer ses opérations au Mali contre les forces françaises et, à l’occasion, avec l’encouragement des services algériens, attaquer les intérêts du Maroc au Sahara occidental, où les Algériens ont des revendications territoriales », précise l’e-mail de Blumenthal.