Le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont annoncé cette semaine, dans un communiqué commun, que 31.000 réfugiés maliens installés dans des camps dans le nord du Burkina Faso pourraient être privés d’assistance alimentaire durant les trois prochains mois, si une aide d’urgence n’était pas rapidement mobilisée.
Les deux agences de l’ONU expliquent l’urgence de la situation par l’approche de la période de soudure, qui s’étend en général de juin à septembre. Cette période est redoutée dans tout le Sahel puisque les réserves de la récolte précédente sont presque épuisées alors qu’on attend la récolte suivante.
La situation est d’autant plus préoccupante que cette année, faute de ressources suffisantes, le PAM n’a pas pu fournir son assistance alimentaire en espèces à ces réfugiés et que les rations alimentaires ont été réduites. Etant donné que la plupart des réfugiés des camps dépendent uniquement de l’assistance humanitaire pour survivre, leur état alimentaire et nutritionnel s’est déjà sévèrement détérioré, en particulier en ce qui concerne les femmes, les enfants et les personnes âgées.
Le PAM et le HCR estiment à 2.5 millions de dollars le montant de l’aide nécessaire pour les réfugiés maliens installés aux Burkina Faso où plus de 40 000 Maliens, pour le plupart Touaregs, avaient trouvé refuge entre mi-2012 et début 2013, lors du déclenchement de la guerre contre les groupes djihadiste qui avaient pris le contrôle de la partie septentrionale du pays. Si ces fonds ne sont pas rapidement réunis, les agences onusiennes annoncent des conséquences dramatiques. En dehors des répercussions sanitaires, le risque est grand que de jeunes réfugiés en situation désespérée ne rejoignent les groupes armés de la sous-région.