Dans le contexte de la visite de travail et d’amitié entamée le 8 avril par le roi d’Arabie Saoudite en Egypte, de nombreux accords, tant au niveau économique que stratégique, ont été scellés entre les deux pays voisins, qui partagent la même vision des choses dans un contexte géopolitique régional plutôt trouble.
L’Egypte a, depuis près de trois ans, reçu un précieux soutien de son voisin de l’Est. Un appui politique et financier qui s’avère crucial à l’heure où le pays des pharaons fait face à une crise économique persistante. Forts de ces relations, Riyad et Le Caire ont décidé de continuer sur leur lancée en annonçant ce week-end la signature de divers accords, dont un portant sur la création d’un fonds d’investissement doté de 16 milliards de dollars.
Plus d’une dizaine d‘autres conventions, y compris un protocole d’accord pour mettre en place une zone industrielle en Egypte, ont également été annoncées lors de la visite du Roi Salman Ben Abdulaziz en Egypte. La télévision publique égyptienne qui a retransmis en direct la cérémonie de signature de ces accords, a également annoncé une série d’investissements en Egypte avec en premier lieu un projet pharaonique de construction d’un pont sur la mer Rouge pour relier les deux pays.
Cette frénésie d’investissements et d’accords bilatéraux n’est toutefois pas gratuite. Les observateurs estiment que ces excellentes relations bilatérales se nourrissent d’objectifs politiques et stratégiques convergents entre les deux pays. Riyad compte en effet sur le soutien de l’Egypte pour appuyer ses décisions régionales concernant la guerre d’influence que se livrent l’Iran chiite d’un côté et l’Arabie Saoudite sunnite de l’autre.
Du côté égyptien, le royaume wahhabite compte en effet parmi les principaux soutiens du président égyptien Abdelfattah Al Sissi, et ce, depuis que l’ex-chef de l’armée a destitué en 2013 son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi. Depuis maintenant trois ans, l’Arabie saoudite apporte des milliards de dollars d’aide à l’Egypte. Une stratégie qui n’est toutefois pas sans limite, puisque le royaume saoudien fait lui aussi face à la stagnation des prix pétroliers sur les marchés internationaux.