Les américains ont échoué, jusque-là, à installer l’Africom en Afrique, mais avec l’accord de défense signé lundi à Dakar entre les Etats unis et le Sénégal, Washington est assuré d’avoir un pied à terre sur le Continent qui assure une présence permanente des soldats américains dans une région où la menace terroriste ne cesse de grandir.
Car si l’accord de défense bilatéral est présenté comme une opportunité de coopération pour mener des exercices militaires conjoints réguliers et répondre aux crises sanitaires ou aux catastrophes naturelles, le souci des américains se porte en priorité sur la lutte antiterroriste. Surtout que les pays du Sahel et même d’Afrique de l’Ouest sont touchés par la violence jihdiste d’Aqmi et d’autres groupes terroristes.
Les attaques terroristes répétées au Mali, et plus récemment au Burkina Faso et contre la station balnéaire de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, semblent avoir précipité la conclusion de l’accord. Celui-ci devrait ainsi permettre aux américains de « répondre rapidement et efficacement aux crises émergentes », comme l’a souligné l’ambassade des Etats-Unis à Dakar.
Les deux parties se gardent bien de parler de base américaine au Sénégal, en raison de la susceptibilité habituelle des opinions publiques, particulièrement en Afrique et au Moyen orient. Mais le texte n’exclut pas l’accès des troupes américaines à des zones militaires ou aéroportuaires au Sénégal.
Le choix du Sénégal répond à des calculs géostratégiques des américains. Le pays est en effet situé sur l’Atlantique, donc facilement accessible pour les bâtiments de guerre américains, tout en étant à proximité immédiate de la zone du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.
Ce choix a été éprouvé à l’occasion des exercices militaires américains Flintlock, organisés annuellement en Afrique et qui se sont déroulés pour la troisième fois en février 2016 au Sénégal.