Près de trois ans après la destitution du président Mohamed Morsi, le régime de son successeur Abdel Fattah al-Sissi n’en finit pas de subir les coups de l’insurrection islamiste en Egypte, dont l’attaque meurtrière qui a fait huit morts parmi la police, dans la nuit de samedi à dimanche, n’en est que le dernier épisode sanglant.
Un groupe jihadiste se réclamant de l’organisation terroriste de l’Etat Islamique (EI) a revendiqué l’attaque contre le minibus qui transportait les huit policiers à Helwan, dans la banlieue sud du Caire.
Autoproclamé l’EI Egypte, le groupe terroriste affirme que cette attaque intervient en représailles contre la répression menée par les forces de sécurité et qui cible les partisans du président islamiste Mohamed Morsi, renversé en juillet 2013.
Depuis cette date, divers groupes mènent une guerre d’usure contre les militaires et les forces de sécurité égyptiennes. Des centaines de membres de l’armée et des forces de l’ordre ont été tués au Caire et dans sa banlieue par les groupes se réclamant de l’EI Egypte.
Dans la péninsule du Sinaï, d’autres groupes jihadistes se réclamant également de l’organisation EI mènent parallèlement des attaques régulières contre les forces de sécurité.
Se distinguant de la branche EI Egypte qui opère essentiellement au Caire et ses environs, l’EI Sinaï concentre ses attaques dans la péninsule désertique, utilisant des armes sophistiquées.
En octobre 2015, les groupes jihadistes opérant au Sinaï ont perpétré un attentat contre un avion russe qui venait de décoller de la célèbre station balnéaire de Sharm El-Cheikh, tuant les 224 touristes et membres d’équipage qui se trouvaient à bord.
Cette attaque avait porté un coup fatal au tourisme en Egypte, déjà mal au point depuis le déclenchement de la révolte de 2011 qui a renversé Hosni Moubarak.
A présent, après avoir tari la source de devises que constituait le tourisme pour les caisses de l’Etat, les jihadistes islamistes concentrent leurs opérations contre les militaires et les forces de sécurité dans une tentative de saper leur moral.