Des statistiques compilées par Bloomberg et publiées mardi dernier ont révélé que la production nigériane du pétrole dans le Delta du Niger, a plongé à son plus bas niveau depuis 22 ans à moins d’1.7 million de barils par jour, à cause de la recrudescence d’attaques dans la zone de production.
Les installations des grands groupes pétroliers ont été visées par des attaques ou des menaces de la part de rebelles militant pour une meilleure redistribution des revenus pétroliers dans le Delta du Niger, au sud du Nigeria, d’où provient la quasi-totalité de l’or noir nigérian.
Cette recrudescence des attaques coïncide avec l’émergence d’un nouveau groupe, les Vengeurs du Delta du Niger (NDA). Ce mouvement a revendiqué la semaine dernière l’explosion d’une plateforme du géant pétrolier américain Chevron. Chevron a annoncé samedi une réduction de 35 000 barils par jour de sa production suite à cette attaque et au cours du weekend, le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell a évacué la plupart de ses effectifs de la plateforme Eja, à proximité du champ Bonga.
Cela fait de nombreuses années que cette situation pend au nez du premier producteur de pétrole d’Afrique. Dans les années 2000, une flambée de violences dans le delta du Niger, avait fait chuter d’un tiers la production de pétrole. Ce qui fait que cette production est passée de 2.6 millions de barils par jour à entre 1.8 et 2 millions.
Les chiffres publiés cette semaine illustrent une situation particulièrement inquiétante pour le Nigeria, dont le pétrole est la principale source de revenus et qui a déjà vu ses recettes fondre ces derniers mois avec la chute des cours mondiaux de brut. Des sources de la présidence nigériane ont rapporté des discussions entre le vice-président nigérian Yemi Osinbajo et les responsables de l’industrie pétrolière et gazière et les gouverneurs des provinces où se trouvent les installations pétrolières principales en vue de mettre fin à ces attaques.