Sept jihadistes ont été tués mercredi en Algérie lors d’une opération de l’armée menée au sud-est d’Alger, un nouveau bilan qui confirme la persistance de la menace terroriste, 10 ans après l’annonce de la Charte de la réconciliation censée mettre fin à la guerre civile des années 90.
Parmi les sept jihadistes tués figure d’ailleurs un vétéran de ce que les algériens ont baptisé la « décennie noire ». Une période sanglante qui continue de hanter les citoyens et de donner des sueurs froides aux militaires chargés de la lutte antiterroriste.
L’armée se trouve ainsi confrontée à un nouveau défi depuis que les groupes jihadistes ont abandonné leurs opérations près d’Alger et dans les maquis de Tizi Ouzou. Désormais, les katibas (unités de combattants) ont déplacé leurs actions contre l’armée et les forces de sécurité aux confins de l’Algérie, à la frontière avec la Libye, la Tunisie et le Mali.
D’ailleurs rien que depuis le mois de mars, au moins une quarantaine de jihadistes ont été tués dans ces régions, essentiellement dans l’est, le sud et l’extrême sud-est du pays.
L’armement saisi par l’armée renseigne sur les nouvelles capacités dont se sont doté les groupes jihadistes en quantité et en qualité. Ceci, particulièrement depuis la chute du régime de Kadhafi et la récupération de son impressionnant arsenal par les islamistes armés éparpillés dans le Sahel.
Signe du regain inquiétant de l’activisme terroriste au cours des dernières années en Algérie, quelque 160 islamistes armés ont été tués par les forces de sécurité et l’armée en 2015. Pour autant, en Afrique du Nord, la recrudescence de l’activisme extrémiste ne se limite pas à Algérie, mais frappe régulièrement la Tunisie et l’Egypte aussi.
Le 11 mai, des affrontements entre forces de sécurité tunisiennes et des islamistes armés ont fait quatre morts parmi les terroristes et quatre dans les rangs des agents de la garde nationale. Trois jours plus tôt, le 8 mai, des hommes armés ont tué huit policiers en civil au sud du Caire.
Quant à la Libye, la bataille de Syrte semble imminente pour libérer la ville des mains de l’organisation terroriste « État islamique » (EI) qui s’en est emparée depuis un an.