La bataille pour la reprise de la ville de Syrte, bastion de l’organisation État islamique (EI) en Libye, n’est pas encore gagnée malgré les déclarations triomphalistes des forces armées relevant du gouvernement d’union nationale qui tentent de prendre en étau le fief jihadiste.
Soutenues par la communauté internationale, les forces armées du gouvernement dirigé par Fayez al-Sarraj ont annoncé jeudi, avoir repris plusieurs positions à quelque 20 km au Sud-est de Syrte. La ville, située à 450 km à l’Est de Tripoli, était tombée aux mains de l’EI en mai 2015. Les jihadistes ont profité du chaos politique et sécuritaire qui prévaut en Libye depuis la chute de Kadhafi en octobre 2011.
Ces nouvelles percées militaires des forces fidèles au gouvernement d’union soutenu par les puissances occidentales, interviennent après la reprise des deux villes de Ben Jawad et Nofliya, à l’Est de Syrte. Toutefois, la progression des forces loyales au gouvernement d’union est ralentie par les mines antipersonnel et les véhicules piégés utilisés par les combattants de Daech.
Le gouvernement d’union a lancé l’offensive pour reprendre Syrte même s’il peine encore à imposer son autorité sur les autres régions du pays. Le gouvernement issu de l’accord de Skhirat, signé en décembre 2015 au Maroc sous l’égide de l’ONU, demeure encore contesté.
L’opposition vient du parlement rival de Tobrouk, dans l’Est du pays. De l’autre côté, Fayez al-Sarraj doit également faire face au défi que représente le général Khalifa Haftar, à la tête de plusieurs unités bien armées dans l’Est de la Libye.
Mais, il devient clair que les pays occidentaux ont fait de la défaite des jihadistes de l’EI à Syrte leur première priorité, quitte à régler ultérieurement la rivalité entre les forces de Tripoli et celles de Tobrouk qui se disputent la légitimité du pouvoir.
Une position qui a été clairement exprimée par l’émissaire de l’ONU pour la Libye. Martin Kobler a en effet appelé l’ensemble des forces libyennes à s’unir, avec l’objectif prioritaire d’accélérer la défaite des jihadistes de l’EI à Syrte.