L’ultimatum prononcé par le président burundais Pierre Nkurunziza en direction des rebelles de la région de Mugamba a pris fin mercredi, une décision qui vise à faire baisser le niveau de contestation populaire dans certaines zones du pays toujours très opposées au maintien au pouvoir de M. Nkurunziza.
Le chef de l’Etat burundais avait donné, il y a près de quinze jours, un ultimatum aux derniers opposants pour déposer les armes et rentrer dans les rangs. Deux semaines après l’échéance de cette injonction, les observateurs internationaux font toujours état du climat de tension qui persiste dans certaines régions du pays.
Les journalistes présents sur place ont en effet affirmé qu’un certain nombre d’opposants avaient déposé les armes. Toutefois, la grande majorité d’entre eux ont entamé un exode pour fuir leurs fiefs.
Pour les nombreuses personnes ayant fait partie de ce déplacement massif, la répression gouvernementale qui risque de débuter après la fin de l’ultimatum, explique en grand partie l’exode. Des cas d’emprisonnements arbitraires avaient notamment été relatés lors des précédents ultimatums imposés par le régime burundais.
Cette situation de tension extrême place les populations des régions anciennement opposées à Pierre Nkurunziza dans un dilemme infernal : fuir sa région en s’exilant dans les pays voisins, ou rester et subir la répression de Bujumbura.
La communauté internationale avait, il y a quelques mois, imposé de lourdes sanctions économiques et commerciales au régime burundais pour les violences et les abus à l’encontre des anciens rebelles et opposants qui étaient rentrés dans les rangs.
Ces mesures n’ont apparemment pas suffi à faire baisser les cas de répression féroce qui est toujours d’actualité dans le pays. Des centaines d’élèves ont par exemple été sanctionnés ces dernières semaines pour avoir gribouillé l’image du président Pierre Nkurunziza. De nombreux étudiants ont ainsi été emprisonnés rien que pour cet acte.