L’Angola, deuxième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, est confronté à une crise sans pareil qui a ravagé plusieurs pans de l’économie et forcé le président Dos Santos à prendre des mesures drastiques pour redresser la barre.
En raison de la baisse des prix du pétrole au cours des derniers mois, l’Angola dont l’économie repose essentiellement sur la rente pétrolière, se retrouve directement confronté à la réduction drastique de ses revenus. Lors d’une récente réunion du gouvernement, le président Dos Santos a laissé entendre que les importations allaient souffrir du manque de devises dans les caisses de l’Etat. L’Angola est en effet tributaire des importations, notamment pour les produits de première nécessité.
L’une des conséquences directes subie par l’économie est le désinvestissement massif dans les secteurs porteurs. En l’espace de 12 mois seulement, près de 60.000 emplois ont été perdus dans le pays. L’association Industrielle d’Angola a ainsi sonné l’alarme pour dénoncer la mauvaise gestion des deniers publics et l’inaptitude du gouvernement à faire face à la chute des prix pétroliers.
Pour essayer d’enrayer ce cycle vicieux, une série de mesures drastiques a été prise par la présidence. Il s’agit notamment de la dissolution la semaine passée de tous les membres du conseil d’administration de la société nationale pétrolière, la Sonangol.
Ce limogeage a été suivi directement par la nomination de la fille du président, Isabelle Dos Santos, à la tête de la compagnie nationale. Une initiative considérée comme la première étape d’un vaste plan de restructuration en vue d’un fonctionnement plus efficace de l’entreprise.
Toutefois la nomination d’Isabelle Dos Santos, femme la plus riche d’Afrique, à la tête de la Sonangol, a été fortement critiquée par certaines personnalités angolaises. Pour les opposants au régime de Dos Santos, cette décision hâtive est perçue comme une manière indirecte de pousser Isabelle Dos Santos à se positionner à la succession du pouvoir en Angola.