La Mission des Nations Unies au Liberia (Minul) a officiellement mis fin jeudi à ses opérations militaires dans le pays, une annonce qui laisse désormais les forces libériennes seules face aux nombreux défis que doit relever le pays.
Initialement déployée en 2003 afin de rétablir l’ordre suite à deux guerres civiles particulièrement meurtrières, la Minul avait apporté un grand soutien au Liberia pendant plus de 13 années consécutives. Au plus fort de sa présence, la mission onusienne comptait près de 15000 hommes.
Toutefois, depuis ces derniers mois, l’Onu a progressivement diminué cet effectif en réduisant par la même occasion les tâches qui incombaient à la Minul. La mission onusienne a ainsi graduellement transféré ses compétences en matière de sécurité aux autorités libériennes.
Afin de marquer l’événement, une cérémonie de passation des pouvoirs se tient vendredi à Monrovia. Elle verra notamment la présence de la présidente du Liberia, Madame Johnson Sirleaf et le chef de la Minul, Farid Zarif.
Cette reprise en main de la sécurité par les forces libériennes a été saluée par plusieurs personnalités internationales, notamment le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, qui a saisi l’occasion pour féliciter les casques bleus de la Minul pour la réussite de cette mission.
Ban Ki-Moon a néanmoins appelé tous les partenaires sécuritaires présents au Liberia à rester engagés et à continuer de soutenir le gouvernement dans ses efforts de consolidation de la paix.
Pourtant, les nombreux défis auxquels devra faire face le Liberia laissent perplexes nombre d’observateurs. Le budget que consacrera le Liberia pour le domaine de la sécurité durant l’année 2016-2017 est de seulement 80 millions d’euros, contre plus de 310 pour le dernier budget de la Minul.
Un gap important qui alimente beaucoup d’interrogations sur la capacité de réussite de cette reprise en main de la sécurité par les autorités libériennes.