Les opposants au régime de Pierre Nkurunziza sont bien décidés à poursuivre la lutte au moment où les assassinats politiques se poursuivent, à l’image du crime à connotation politique qui a secoué mercredi le Burundi, avec l’assassinat de l’ancienne ministre Hafa Msossi.
Figure modérée du CNDD-FDD, le parti au pouvoir, Hafsa Mossi est tombée sous les balles de mystérieux agresseurs qui ont disparu dans la nature à bord d’une voiture. L’ancienne ministre proche du président Pierre Nkurunziza a été tuée près de son domicile à Bujumbura.
Députée au sein du parlement de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), Hafsa Mossi avait dirigé pendant deux mandats successifs des portefeuilles ministériels sous la présidence de Pierre Nkurunziza.
Ces hautes fonctions lui ont valu la réputation d’être une proche collaboratrice du chef d’Etat burundais. De fait, les opposants au régime de Nkurunziza ont catégorisé Hafsa Mossi comme étant une figure à éliminer, au même titre que les nombreux autres proches du pouvoir qui ont perdu la vie durant ces deniers mois.
Depuis avril 2015, date marquant le début de la crise politique au Burundi, plusieurs personnalités et militaires de haut rang, proches du pouvoir, ont en effet perdu la vie. Le dernier incident de ce type remonte au 25 avril dernier, date à laquelle le général Athanase Kararuza avait été tué par des agresseurs munis de mitraillettes.
Toutefois, malgré ces assassinats répétitifs depuis l’éclatement de la crise au Burundi, la mort de Hafsa Mossi reste une exception puisque c’est la première personnalité politique de premier rang à être assassinée.
Cet incident tragique a d’ailleurs soulevé un profond débat sur la sécurité des personnalités proches du pouvoir. Certaines figures politiques burundaises estiment en effet qu’il est dorénavant indispensable de pourvoir à la sécurité personnelle des hauts responsables politiques et sécuritaires.