A la veille de l’investiture du président tchadien Idriss Deby, l’opposition tchadienne conteste toujours sa nomination à la tête du pays, un différend qui a provoqué des émeutes lors des manifestations anti-régime de ces derniers jours.
A N’Djamena, la tension reste palpable, et ce à quelques heures de l’investiture du président Idriss Déby, lundi. Alors que les chefs d’Etats arrivent un à un pour assister à la cérémonie, la coalition Fonac regroupant tous les partis d’opposition qui contestent la victoire d’Idriss Deby, ne baisse pas les bras. Une série de rassemblements et de manifestations ont d’ailleurs eu lieu tout le weekend pour s’opposer à sa nomination à la tête du pays. Malgré les diverses interventions des forces de l’ordre pour disperser ces rassemblements, les opposants au régime campent sur leurs positions et réclament la tenue d’un nouveau suffrage.
Alimentés par la situation économique et sociale difficile qui sévit au Tchad, les mouvements d’oppositions contre Idriss Déby se sont intensifiés durant ces derniers mois. D’après les opposants, un changement de régime s’impose, mais les forts liens qu’entretient Déby avec la France rendent ce changement extrêmement difficile. Le chef d’Etat tchadien est en effet soutenu par Paris depuis 1990, date à laquelle il a accédé au pouvoir. Depuis 26 ans donc, Idriss Déby dirige le pays d’une main de fer en laissant très peu de marge de manœuvre aux partis d’opposition.
Par ailleurs, ses liens politiques et diplomatiques, notamment avec certains pays africains, l’on rendu au fil des années plus sûr de ses mouvements. Le dirigeant tchadien jouit en effet d’une popularité importante au sein de l’Union Africaine (UA). Le récent sommet qui s’est tenu à Kigali il y a une semaine prouve d’ailleurs cette tendance. Le chef d’Etat tchadien avait ainsi réussi à faire le consensus sur nombre de sujets sensibles sans y perdre de son influence.