Alors que la Libye reste empêtrée dans une guerre sans merci contre l’Etat Islamique, l’Egypte voisine voit quant à elle les résultats de sa lutte se concrétiser petit à petit, et ce malgré sa proximité géographique avec le fief historique de Daesh qu’est le Moyen-Orient.
L’armée égyptienne a annoncé en milieu de semaine avoir neutralisé dans le désert du Sinaï, Abou Douaa Al Ansari, le numéro un de la branche égyptienne de l’organisation djihadiste Etat Islamique (EI). Un coup dur pour l’organisation djihadiste qui illustre la ferme volonté des autorités égyptiennes de tourner la page sanguinaire des attaques terroristes à répétition des trois dernières années.
Après le renversement du président Mohamed Morsi par l’armée en juillet 2013, les islamistes radicaux ont entamé une guerre ouverte contre les forces de l’ordre. Plusieurs centaines de personnes ont été tuées dans des attaques djihadistes revendiquées par des combattants islamistes issus de la confrérie des Frères Musulmans, la plus ancienne mouvance islamiste, qui a été interdite depuis. Ces attaques répétées qui ne ciblaient au départ que les forces de l’ordre et les personnalités publiques proches du président Abdelfattah Al Sissi, visent dorénavant également les partisans du nouveau régime. C’est notamment le cas de prédicateurs islamistes proches du général Al Sissi qui s’opposent à la confrérie des Frères Musulmans.
L’ancien mufti d’Egypte, Ali Gomaa a par exemple échappé dimanche à une tentative d’assassinat en plein centre de la capitale égyptienne. Agé de 64 ans, l’ex-mufti d’Egypte, connu pour sa modération en matière religieuse, avait dirigé jusqu’en 2013 l’instance islamique au niveau national. Il avait fortement soutenu la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi, une initiative qui lui a valu d’être catégorisé par les islamistes radicaux comme un ennemi à abattre. Le cas de M. Gomaa n’est pas isolé puisqu’un grand nombre de figures politiques et religieuses d’Egypte sont régulièrement prises pour cible par les islamistes.