Les tractations en cours pour calmer les tensions entre la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) et la Plateforme, pro-Bamako, se poursuivent, sans succès jusqu’à présent.
Les responsables des deux mouvements réunis depuis vendredi à Bamako, ne sont pas parvenus à un compromis.
Seul le chef de la délégation de la CMA, Ibrahim Ould Sidaty a réagi en estimant que les discussions étaient encourageantes. Mais elles coincent principalement parce que chaque camp souhaite avoir la main sur la gestion administrative et militaire de Kidal.
Ces dernières semaines, et jusqu’à il y a encore quelques jours, de violents affrontements ont opposé les combattants du Gatia (Groupe d’autodéfense touareg imghad et alliés) à ceux du HCUA (Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad), respectivement membres de la Plateforme et de la CMA. Selon plusieurs observateurs, ces affrontements qui ont eu lieu dans la région de Kidal devraient avoir un impact sur le calendrier de la mise en place du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), prévue au départ pour le 15 août, et qui devrait précéder l’installation des autorités intérimaires.
Libérée le 28 janvier 2013, de dix mois d’assujettissement au groupe djihadiste Ansar Dine, la ville de Kidal dans le septentrion malien, est depuis tiraillée entre d’une part le CMA, en lutte contre l’Etat malien afin d’obtenir l’indépendance du territoire de l’Azawad, bien que le HCUA qui en fait partie, souhaite la résolution de la crise plus que la partition, et d’autre part la Plateforme qui coordonne cinq mouvements armés, dont le Gatia.
Dans ce contexte, la Plateforme se sent trahie par Bamako qui semble fournir plus d’effort pour rallier son ennemi que pour récompenser un allié fidèle. La mise en place de l’accord de paix issu du processus d’Alger prévoit en effet des avantages pour les rebelles, notamment en termes de réinsertion économique, contre presque rien pour les pro-gouvernementaux.