Moins de trois semaines après avoir été nommé au poste de Premier ministre par le président Béji Caïd Essebssi, Youssef Chahed a proposé samedi une liste de personnalités pour la composition de son gouvernement, un cabinet qui doit désormais être validé par les députés de l’Assemblée nationale afin d’entrer officiellement en jeu.
L’étape clé du vote de confiance des députés tunisiens n’est pas tellement un enjeu pour le nouveau Premier ministre, puisque l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) est composée majoritairement des représentants d’Ennahda et de Nidaa Tounès, les deux formations politiques avec lesquelles Youssef Chahed a négocié pour former son gouvernement.
Avec quelque 26 ministères et 14 secrétariats d’Etat, le nouvel exécutif tunisien compte également en son sein certains partis politiques minoritaires tels qu’Al Massar et des personnalités indépendantes.
Cette nouvelle coalition politique, marquée notamment par le maintien à leurs postes des ministres sortants des Affaires Étrangères et de la Défense, doit relever de nombreux défis. Il s’agit, entre autres, du redressement de l’économie qui pâtit d’une conjoncture difficile depuis l’éclatement du « Printemps arabe » en 2011. La question relative au rétablissement d’un climat sécuritaire stable est également un des principaux objectifs auquel devra s’atteler le nouveau gouvernement.
Lors de son discours d’investiture du 3 août dernier, Youssef Chahed avait promis aux tunisiens de donner plus de poids aux femmes dans la formation de son gouvernement, promesse qu’il a tenue puisque sa formation compte huit femmes, dont une à la tête du ministère clé des Finances. Le Premier ministre tunisien a également réussi à rajeunir son exécutif en y incluant 14 jeunes ministres, une initiative qui a été globalement bien accueillie par l’opinion tunisienne.
Toutefois, malgré ces nombreux points fort de ce nouvel exécutif, nombre de partis politiques et de personnalités de premier rang ont fustigé la composition de ce gouvernement.