Un nouvel attentat suicide mené par un jeune kamikaze est venu secouer dimanche la localité de Mora située dans l’extrême Nord du Cameroun, une attaque qui a relancé le débat sur l’âge et les motivations qui poussent les auteurs de ce genre d’attentats à se faire exploser.
Selon le dernier bilan officiel, l’attaque terroriste a fait au moins trois morts et des dizaines de blessés. L’explosion aurait apparemment été menée par un jeune kamikaze de 20 ans dont la ceinture d’explosifs a été actionnée à distance. Le recours à de jeunes recrues pour mener des attentats terroristes est une manœuvre de plus en plus courante au sein de la mouvance djihadistes Boko Haram. L’organisation extrémiste nigériane qui opère dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, dispose en effet de centaines de jeunes membres qui exécutent les ordres de leurs supérieurs hiérarchiques sous la menace de la mort.
De nombreuses attaques suicides menées ces derniers mois dans la région du lac Tchad, ont ainsi été perpétrées par des adolescents, voire des enfants. Selon des ONG internationales, les auteurs de la majorité de ces attaques terroristes y ont été forcés. Les combattants de Boko Haram obligent en effet certaines de leurs recrues à aller dans des endroits bondés où ils explosent contre leur gré. Les détonations se font à distance par des membres qui menacent les kamikazes de les faire exploser s’ils ne vont pas aux endroits pré indiqués. Plusieurs témoignages confirment que certains jeunes kamikazes tentent soit de s’enfuir ou d’alerter les gens autour d’eux avant le moment fatal.
C’est donc par ces moyens que les djihadistes de Boko Haram continuent à mener leurs attaques meurtrières. La mouvance islamiste extrémiste qui connaît d’importantes dissensions internes, manque cruellement de nouvelles recrues ce qui explique en partie le recours à ce genre de stratagèmes.