En visite mardi au Nigeria, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a félicité l’armée nigériane pour les coups portés à Boko Haram, au milieu d’informations non confirmées selon lesquelles le dirigeant du groupe terroriste Abubakar Shekau aurait été mortellement blessé lors d’un raid de l’armée.
John Kerry a choisi de se rendre en premier à Sokoto, dans l’extrême nord du Nigeria, bastion historique du groupe islamiste armé. C’est dans cette région endeuillée par les attaques de Boko Haram que le chef de la diplomatie américaine a, de nouveau, assuré que les Etats Unis se tenaient aux côtés du Nigeria dans sa lutte contre le groupe djihadiste.
En même temps, John Kerry a tenu à se faire l’écho des critiques dirigées par les ONG internationales contre l’armée nigériane, accusée d’exactions contre les populations civiles dans cette région du pays. « La répression entraîne la défiance, elle entraîne le mépris et engendre des terroristes », a affirmé John Kerry dans une critique à peine voilée conte l’armée nigériane qu’il a appelée à se conformer aux valeurs de la « compassion, la sécurité et le respect des droits de l’homme ».
Le secrétaire d’Etat américain s’est aussi entretenu avec des chefs religieux et des responsables locaux, avant de se rendre dans la capitale Abuja où il a rencontré le président Muhammadu Buhari.
Les propos mitigés de John Kerry envers l’armée nigériane interviennent au moment même où cette dernière a fait une annonce qui sème le doute sur le sort du chef djihadiste, Abubakar Shekau. L’armée a fait état d’un raid sans précédent contre Boko Haram, qui aurait « mortellement blessé » le chef du groupe terroriste et tué plusieurs dirigeants de Boko Haram.
Toutefois, un responsable de l’armée nigériane a fait un surprenant rétropédalage, en précisant que Abubakar Shekau était « très gravement blessé ».
Un flottement qui rappelle les multiples annonces faites par l’armée par le passé sur la mort du chef sanguinaire de Boko Haram, mais qui se sont toutes révélées de simples effet d’annonce.