Réuni hier lundi, le Parlement de Tobrouk a refusé de donner sa confiance au gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli et soutenu par la communauté internationale, et a appelé le Conseil présidentiel à nommer un nouveau gouvernement rapidement.
Le vote a pu avoir lieu parce que, pour la première fois depuis la formation le 29 mars dernier du GNA suite à l’accord politique inter-libyen signé au Maroc et parrainé par l’ONU en décembre 2015, le Parlement installé à Tobrouk dans l’est de la Libye est arrivé à réunir le quorum. Le Parlement a diffusé un communiqué à l’issue de la réunion dans lequel il a révélé que sur 101 députés présents sur un total de 198 parlementaires, son président Aguila Saleh et 61 députés ont voté contre le GNA. Un seul député a voté en sa faveur et 39 se sont abstenus. Libya Channel, une télévision privée, soutient que les députés proches du GNA n’étaient pas présents lors du vote. Le Parlement a également demandé au Conseil présidentiel, institution composée de quatre membres, de former, dans les quinze jours, un nouveau gouvernement de crise qui sera composé de 8 à 12 ministres. En attendant que ce gouvernement soit formé, le Parlement considérera « nulles et non avenues » toutes les décisions que le Conseil adoptera.
Le résultat de ce vote du Parlement de Tobrouk, qui n’avait pas été annoncé, est un revers pour le GNA. Depuis sa formation, le gouvernement d’union nationale libyen gère les affaires courantes mais peine à assoir son autorité à l’échelle de tout le pays. Et la principale raison à cette situation est que le Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale, soutient un gouvernement rival au GNA, basé à Baïda, dans la même région de l’est de la Libye que Tobrouk. Cette situation met en péril tous les efforts pour sortir la Libye du chaos dans lequel elle est plongée depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi et pour lutter contre l’Etat islamique.