Gabon: le spectre de violences post-électorales hante la sphère politique

Alors que la campagne préélectorale bat son plein au Gabon, l’opposition politique représentée notamment par Jean Ping, reste persuadée que le pouvoir prépare des fraudes massives, des suspicions qui risquent d’alimenter des violences post-électorales si Ali Bongo Ondimba (ABO) venait à remporter les élections de ce week-end.

Les observateurs se demandent s’il s’agit d’un simple stratagème destiné à rejeter d’avance la victoire d’ABO ou d’une  véritable appréhension fondée sur des craintes pré-électorales. Pour l’heure, rien ne permet de confirmer ou d’infirmer les dires de l’opposition.

Toutefois, le risque de voir des éléments provoquer des désordres pour ébranler la situation sécuritaire n’est pas à écarter. En effet, le scrutin de samedi se déroule dans un climat social particulièrement tendu.

L’effondrement des cours du pétrole, première source de revenus du pays, a provoqué la grogne sociale. Une situation qui profite largement à Jean Ping, le principal opposant à ABO lors de ce scrutin.

Beaucoup de gabonais redoutent ainsi les résultats de ces présidentielles clés pour ce pays d’Afrique centrale. Les troubles qui pourraient s’en suivre sont d’ores et déjà redoutés. Et pour cause, lors des élections présidentielles de 2009, ABO avait  remporté le suffrage, ce qui a provoqué des violences un peu partout dans le pays, faisant plusieurs morts.

Ne souhaitant pas qu’un tel scénario se reproduise, ABO a promis des élections transparentes et sans favoritisme. Le  président sortant, fort d’une popularité grandissante malgré la grogne sociale, espère néanmoins vaincre Jean Ping dans un scrutin éclair en un seul tour.

Le président gabonais a d’ailleurs largement  investi dans sa campagne pour arriver à ce but. Affiches placardées dans tous les coins de rues, pancartes à son effigie dans les grandes artères de la capitale, tournée nationale à grands coups de pub, ABO s’est donné les moyens de vaincre. Ainsi, les observateurs pronostiquent une victoire  probable d’ABO, au même titre que d’éventuelles violences post-électorales.