Joseph Obari, porte-parole de Shell Petroleum Development Company, a annoncé la coupure depuis lundi des vannes d’un important oléoduc-gazoduc dans la région pétrolifère du Delta, dans le sud du Nigeria, suite à un incendie sur les conduits d’approvisionnements.
Le service a été interrompu par mesure de précaution. Le feu a été observé sur le Trans Niger Pipeline, au niveau de Gio, dans l’Ogoni Land. L’oléoduc-gazoduc Trans Niger Pipeline transporte près de 180 000 barils de brut par jour au terminal d’exportation de Bonny.
Les dirigeants ne se sont pas prononcés sur l’origine de l’incendie et l’enquête est en cours pour déterminer s’il est d’origine criminelle. Des groupes rebelles ont multiplié ces derniers mois les attaques contre des installations pétrolières.
Samedi dernier, le groupe armé se faisant appeler « les Vengeurs du Delta », qui a lancé depuis le mois de février de cette année des attaques ciblées contre plusieurs infrastructures pétrolières importantes, a rompu le cessez-le-feu en place depuis quelques semaines avec les autorités. Il s’est attaqué à un autre oléoduc approvisionnant le terminal de Bonny.
Ce groupe armé, qui demande une meilleure redistribution des revenus dans la région du Delta, estime se faire « berner » dans les pourparlers avec le gouvernement nigérians.
Les attaques de nombreux groupes armés très organisés dans la région pétrolifère du sud du Nigeria, en plus des sabotages artisanaux, ont fait passer la production de pétrole dans le pays de 2.1 millions de barils par jour au premier trimestre à 1.7 million actuellement.
Une situation qui fait perdre au Nigeria sa place de premier exportateur de pétrole en Afrique au profit de l’Angola. Les centrales électriques du Nigeria, qui fonctionnent à plus de 80% au gaz naturel, n’arrivent plus à fournir de l’énergie au pays qui souffre d’une grave pénurie énergétique.