Burkina Faso: une coalition politique pro-Compaoré voit finalement le jour

Huit partis politiques de l’opposition ont décidé dimanche de s’unir en formant une nouvelle coalition pro-Compaoré, une initiative qui intervient à quelques jours du deuxième anniversaire de la chute du régime de l’ancien président Blaise  Compaoré.

Alors que l’ex chef d’Etat burkinabè est toujours en exil en Côte d’Ivoire, ses partisans au Burkina Faso ont décidé de ne plus rester dans l’ombre en validant la création d’un nouveau front baptisé : « Coalition pour la démocratie et la Réconciliation nationale » (CDRN).

Cette nouvelle formation politique regroupe plusieurs partis d’opposition d’envergure, tels que l’ancien parti au pouvoir, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), mais aussi l’ADF/RDA, la NAFA, l’UNDD, ainsi que quatre autres formations politiques mineures.

A la surprise générale, certains partis politiques ayant participé aux manifestations anti-Compaoré de 2014, ont également rejoint la CDRN. C’est notamment le cas du Faso Autrement. Le mouvement politique d’Ablassé Ouédraogo qui s’était officiellement opposé à Blaise Compaoré en 2014, figure désormais dans la liste des huit partis formant le CDRN.

Ce revirement qui intervient à quelques jours du deuxième anniversaire de la chute du régime de Blaise Compaoré, n’a pourtant rien d’anodin, bien au contraire. Le CDP, qui constitue le cœur du nouveau CDRN, a voulu frapper fort en s’alliant avec des partis qui avaient précipité la chute de Blaise Compaoré en 2014.

Le but étant au final de faire comprendre à la population que ceux qui s’insurgeaient contre le dirigeant il y a deux ans, ont désormais compris l’enjeu que représente la stabilité et dans une moindre mesure l’importance de Blaise Compaoré en tant que président.

La création de ce front politique intervient également quelques jours seulement après la première apparition publique de Blaise Compaoré depuis son éviction du pouvoir. L’ancien dirigeant Burkinabè est apparu la semaine dernière en Côte d’Ivoire aux côtés d’un ancien président ivoirien. Une sortie médiatique qui se voulait être une anticipation à la création du CDRN.