Le Gouvernement d’Union Nationale (GNA) du premier ministre Fayez el-Sarraj voit son autorité s’effriter rapidement après la prise de possession, le week-end dernier, du siège des assemblées post-révolutionnaires à Tripoli par un groupe rebelle islamiste issu du défunt bloc politico-militaire Fajr Libya (Aube de la Libye).
Le chef de l’ancien gouvernement, qui avait été écarté après la formation du GNA en avril dernier, a repris le contrôle des locaux du Conseil d’Etat à Tripoli. Un revirement qui vient compliquer davantage le chaos politique et sécuritaire dans le pays, tiraillé entre les groupes armés, auxquels s’ajoutent la fronde du Général Khalifa Haftar, farouchement opposé à l’autorité du GNA.
Ils sont loin aujourd’hui les espoirs nés avec l’installation de l’homme d’affaires Fayez el-Serraj à la tête du GNA en mars dernier. La communauté internationale avait alors vivement applaudi ce gouvernement, qui avait vu le jour au terme de plusieurs mois d’intenses efforts diplomatiques menés au Maroc sous l’égide de l’ONU.
Mais, près de huit mois après l’entrée en fonction du GNA, les tensions sont toujours là. La situation s’est même dégradée, surtout après le coup de force du groupe islamiste issu de Fajr Libya, qui a réussi à s’emparer, à la fin de la semaine dernière, du complexe Rixos. Cet hôtel de luxe niché au cœur de la capitale libyenne est notoirement connu pour être le siège des assemblées post-révolutionnaires.
Confiné dans la région de la tripolitaine depuis mars dernier, le GNA voit ses positions se rétrécir jour après jour. Ce constat est plus vrai encore dans la région de la Cyrénaïque, contrôlée majoritairement par les forces du général Khalifa Haftar.
Le gouvernement de Fayez el-Sarraj est désormais dans une situation des plus inconfortables. Ce dernier doit d’un côté tenter de négocier un accord amiable avec le général Haftar afin de lutter ensemble contre les milices islamistes. De l’autre, il doit faire face au revirement de situation à Tripoli qui risque de saper définitivement son autorité.