Selon un récent rapport diffusé par une ONG internationale, les pays du Sahel comptent un nombre considérable d’armes à feu en circulation sur leurs territoires, une tendance qui s’est d’ailleurs fortement accrue ces dernières années au même titre que l’insécurité dans la région.
L’organisation CAR (Conflict Armament Research) dont le siège est en Grande Bretagne, a publié la semaine dernière un rapport d’une cinquantaine de pages qui dévoile au grand jour les importants transferts transfrontaliers d’armes dans le Sahel. D’après les auteurs de cette recherche, une dizaine de pays sont concernés par ce fléau qui a fortement dégradé l’environnement sécuritaire dans la région.
En retraçant méticuleusement l’origine des armes, le CAR a identifié deux principales sources. La première provient de la Côte d’Ivoire. Plusieurs intermédiaires ivoiriens travaillant illicitement, ont réussi à se procurer des armes à feu gouvernementales qu’ils ont ensuite revendu sur le marché Centrafricain, où les armes à feu sont très recherchées.
La seconde source proviendrait du Soudan, selon ce rapport. Pour ce qui est de ce pays, la situation est plus inquiétante puisqu’il s’agit d’une volonté délibérée à un niveau relativement élevé de l’État soudanais et des services de sécurité soudanais à déstabiliser les pays de sa sous-région.
Il s’agit notamment du Soudan du Sud, qui fait face à une guerre civile depuis plusieurs années ainsi qu’en RCA où l’anarchie règne en maître. Ce rapport dévoile également que les stocks d’armes provenant du Soudan atterrissent également dans d’autres pays comme la Libye et la RDC.
Outre ces deux pays exportateurs d’armes à feu dans le Sahel, l’ONG britannique cite un autre pays à partir duquel les réseaux djihadistes se fournissent en matériel de guerre. Il s’agit du Mali et plus précisément des régions nord de ce pays sahélien. Les réseaux extrémistes basés dans la région mènent des pillages organisés dans les casernes de l’armée régulière afin de se fournir en armes à feu.