Les autorités maliennes ont choisi d’organiser les élections municipales dimanche en commémoration de l’attaque terroriste qui a eu lieu le 20 novembre 2015 à l’hôtel Radisson Blu de Bamako, l’objet étant de marquer un renouveau politique et sécuritaire, mais au lendemain de la tenue de ce scrutin les critiques fusent sur l’organisation de ce vote chaotique.
Plusieurs fois repoussées, les élections municipales maliennes de dimanche devaient marquer un tournant politique dans le pays. Elles étaient censées permettre aux populations d’élire leurs représentants locaux après quatre années de violences menées par des groupes terroristes et séparatiste dans le nord du Mali.
Mais force est de constater qu’après la tenue de ce scrutin, les enjeux politiques des municipales ont été relégués au second plan tant la faille sécuritaire de l’État malien a été criante. Le déroulement du vote ne s’est en effet pas déroulé sur l’ensemble du territoire.
Dans une quinzaine de communes du nord du pays, sous contrôle des groupes armés, les listes des candidats n’ont pas été affichées. La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), coalition des groupes rebelles signataires de l’accord de paix de 2015, s’oppose à la tenue de ces élections tant que leur situation n’est pas éclaircie.
Le scrutin viendrait en effet contredire l’accord d’Alger, puisque le texte prévoit dans un premier temps la désignation d’autorités intérimaires, parmi lesquelles chacun des groupes armés espère glaner un poste clé. Or cette étape n’a pas encore été effectuée, ce qui a provoqué la colère des groupes rebelles dans les régions nord du pays et la suspension du scrutin dans ces zones.
Outre ces imbroglios politiques qui ont entravé le bon déroulement du vote, les municipales de dimanche ont connu un pic de violence avec la mort de cinq militaires et un civil. D’après les premiers éléments de l’enquête ce seraient des hommes armés aux motifs encore flous qui ont tué ces six personnes.