C’est une nouvelle victoire pour les défenseurs des droits de l’Homme en Égypte. Une semaine après la décision judiciaire de lever une condamnation à mort contre l’ancien président islamiste Mohammed Morsi, la justice égyptienne a poursuivi mardi sur cette voie en levant mardi une autre peine dans laquelle l’ancien chef d’État avait été condamné à la perpétuité.
Le président déchu Mohammed Morsi a vu une de ses nombreuses peines de prison à vie déboutée par la Cour de Cassation égyptienne. Une décision judiciaire qui intervient trois ans après la destitution du président islamiste par l’armée et moins d’une semaine après avoir obtenu l’annulation d’une condamnation à la peine capitale.
Depuis la prise de pouvoir par l’ex-chef de l’armée Abdel Fattah Al Sissi en juillet 2013, la justice égyptienne mène une violente répression contre les islamistes, et plus particulièrement envers les membres de la confrérie des Frères Musulmans, dont est issu Mohammed Morsi.
Ce dernier qui avait été écroué directement après sa déchéance, a été condamné à quatre reprises depuis 2013. Des condamnations expéditives à la peine de mort ainsi qu’à la perpétuité qui avaient été violemment critiquées par les ONG internationales.
Mais depuis quelques semaines, ces anciennes condamnations ont été reprises par de nouvelles juridictions dont la Cour de Cassation égyptienne, la plus haute cour de justice du pays. Selon un responsable au sein de cette juridiction suprême, la dernière affaire avait été marquée par « un verdict entaché de vices juridiques ».
Une affirmation qui offre ainsi la possibilité à Mohammed Morsi de pouvoir à nouveau être jugé dans un nouveau procès et pouvoir se défendre de manière régulière.
De l’avis des observateurs, cette décision judiciaire marque un tournant dans la répression envers les islamistes des Frères Musulmans. La justice égyptienne pourrait en effet revenir sur plusieurs dossiers sensibles et ainsi changer les jugements qui ont été prononcés par le passé.