Le procès du Général Amadou Haya Sanogo, responsable du putsch de mars 2012, s’est ouvert mercredi à Sikasso, une ville du Sud du Mali dont le tribunal tranchera bientôt sur le sort qui sera réservé à cet ancien haut gradé de l’armée malienne.
Près de trois ans après son arrestation, le Général Sanogo comparait mercredi devant la Cour d’assises de Sikasso. Il est notamment jugé pour avoir ordonné l’assassinat de 21 soldats lors du coup d’État qu’il avait mené en 2012. D’autres prévenus, au nombre de 17, essentiellement d’anciens militaires sous ses ordres, seront également jugés lors de ce procès qui est très suivi au Mali.
En effet, le nouveau gouvernement malien s’est fixé comme objectif de rétablir l’ordre dans le pays. Un dessein qui passe notamment par une volonté de juger les commanditaires de crimes comme ceux dont le général Sanogo se serait rendu responsable il y a quatre ans.
Auteur du coup d’État contre le régime d’Amadou Toumani Touré (ATT) en mars 2012, le général Sanogo est connu comme ayant été le chef des « Bérets Verts ». Le régiment militaire qui avait exécuté lors du coup d’État une vingtaine de soldats loyaux à la présidence.
C’est donc pour cette affaire et non pas pour le putsch qu’Amadou Haya Sanogo comparait mercredi devant la Cour d’assises de Sikasso. Les juges devront donc déterminer son degré d’implication dans ce massacre qui avait heurté l’opinion publique.
Selon les observateurs, la date de ce procès a été retardée autant que possible, le général putschiste étant détenu de manière préventive depuis maintenant trois années, le délai maximum légal au Mali. Pour les observateurs, le fait d’avoir laissé le jugement du général Sanogo dans l’expectative pendant aussi longtemps signifie certainement que le gouvernement malien ne savait pas quoi faire de ce dossier sensible.