Face aux difficultés d’approvisionnement de pétrole que rencontrent certaines plate-formes nigérianes, le gouvernement de Muhammadu Buhari a décidé de prendre le taureau par les cornes en envisageant sérieusement de s’alimenter en brut à partir du Niger voisin.
Même si le Nigeria est le deuxième plus grand producteur de brut en Afrique après l’Angola, cela n’a pas empêché le gouvernement d’Abuja d’annoncer le week-end dernier, sa décision de s’approvisionner à partir des champs pétroliers du Niger voisin afin d’alimenter sa raffinerie de Kaduna, située dans le nord du pays.
Un moyen par lequel les autorités nigérianes entendent surmonter les difficultés d’approvisionnement qu’occasionnent les sabotages récurrents des installations dans le sud du pays.
En effet, les nombreux pipelines qui lient les plates-formes de forages offshores avec les raffineries situées dans le Delta du Niger sont souvent vandalisés par des bandes spécialisées dans le sabotage des oléoducs.
Ces dernières utilisent le brut volé au niveau des pipelines dans leurs propres raffineries artisanales afin de les transformer en hydrocarbures qui est par la suite écoulé clandestinement sur les marchés locaux.
En attendant de pouvoir trouver une solution au sabotage des pipelines et afin d’alimenter les raffineries du pays, le gouvernement nigérian a donc décidé d’importer son brut du Niger voisin.
Selon les détails donnés par les responsables nigérians, le pétrole qui sera importé servira à alimenter en premier lieu la Kaduna Refinery and Petrochemical Company (KRPC) à travers la construction d’un pipeline de 1 000 kilomètres qui devrait relier les deux pays africains.
Aucune annonce n’a pour l’heure été faite concernant l’alimentation d’autres raffineries nigérianes par le brut nigérien. Toutefois, les spécialistes estiment que si ce projet venait à voir le jour et qu’aucun incident de sabotage n’a lieu après son entrée en fonction, l’importation du pétrole nigérien sera généralisée à d’autres plates-formes de transformation de brut.