La politique d’austérité adoptée par le gouvernement tchadien ces derniers mois est en passe de tourner à l’épreuve de force avec la population, qui exerce une forte pression sur le pouvoir afin qu’il modifie ses récentes décisions, jugées impopulaires.
La tension est à son comble dans le pays. Les manifestations anti-gouvernementales quasi-quotidiennes, couplées aux grèves incessantes qui minent de nombreux secteurs stratégiques du pays, mettent dans l’embarras le gouvernement du président Idriss Déby.
Afin de calmer les esprits et détourner l’attention de la communauté internationale, les députés tchadiens ont récemment voté des lois visant à abroger la peine de mort et le mariage pour mineures. Désormais seuls les actes de terrorisme pourront être punis par la peine capitale.
L’âge légal pour se marier passe ainsi de 16 à 18 ans. Autre décision importante, l’homosexualité a été déclassée de crime à simple délit. Ces initiatives, bien que progressistes, ont été qualifiées par les observateurs de mesures destinées à détourner l’attention alors que le pays vit l’une de ses pires crises sociales.
Englué dans une crise économique grave à cause de la baisse durable des prix des produits pétroliers, dont le pays est un producteur, le Tchad a été contraint au même titre que de nombreux autres pays africains exportateurs de brut, d’adopter en urgence des mesures drastiques pour équilibrer les finances publiques.
Toutefois, ces décisions menées de façon brusque par les autorités publiques tchadiennes, ont été mal accueillies par les citoyens. Les indemnités des fonctionnaires ont ainsi été réduites de moitié.
Plusieurs corps du secteur public ont par ailleurs fait état de retards structurels dans le paiement de leurs salaires. Les bourses pour étudiants ont également subi les conséquences des coupes budgétaires imposées par le gouvernement.