Le président gambien sortant Yahya Jammeh a procédé à la fermeture de trois radios privées, une initiative qui n’a pas été commentée mais qui laisse penser que cela s’inscrit dans le cadre du coup de force du chef d’Etat gambien afin de se maintenir au pouvoir.
Teranga FM, Hiltop Radio et Afri Radio, ont été les trois stations radios à avoir subi les foudres de Yahya Jammeh, dont la décison est tombée dimanche. Depuis 2009 déjà, Teranga Fm, la radio communautaire gambienne a été réduite au silence à plusieurs reprises. Le gouvernement avait alors décidé de suspendre l’antenne de cette radio dans le sillage de ses positions réformatrices.
Mais cette fois, la décision a été prise définitivement. Les directeurs respectifs des trois radios ont été obligés de couper l’antenne une bonne fois pour toute. Aucun d’entre eux n’a pu connaître le motif exact de cette décision.
Pour les observateurs, cette situation traduit la crise politique actuelle et qui risque de s’envenimer dans les prochaines semaines. Le président Yahya Jammeh s’accroche en effet au pouvoir et refuse de céder la présidence à l’homme d’affaires Adama Barrow, vainqueur des élections présidentielles de décembre dernier.
Afin de mettre toutes les chances de son côté, Yahya Jammeh tente d’étouffer toute velléité de révolte. Les radios privées sont un redoutable moyen de communication et c’est dans ce sens qu’il s’agit de comprendre sa décision d’interdire les trois radios.
Mais en dépit des pressions de plus en plus fortes exercées par la communauté internationale, Yahya Jammeh ne lâche pas prise. Sa volonté de ne pas quitter la présidence paraît même se renforce jour après jour. Les prochaines semaines seront donc décisives pour connaître le sort de celui qui dirige la Gambie depuis 22 ans.