Que ce soit en Afrique ou en Europe, plusieurs manifestations hostiles au Franc CFA on eu lieu le week-end dernier dans plusieurs grandes villes, des rassemblements pacifiques qui illustrent la volonté de plus en plus claire de mettre un terme au système de cette monnaie unique, considérée comme fortement handicapante pour la quinzaine de pays qui l’utilisent.
Le Franc CFA que partagent plusieurs pays africains est en effet sur un pied bancal. Créée en 1945, cette monnaie panafricaine a commencé à cristalliser les oppositions durant ces dernières années. Elle est notamment contestée par de nombreux économistes africains. Les rassemblements, conférences et débats qui ont eu lieu durant le week-end à Abidjan, Paris, Bruxelles, Dakar, Bamako, Kinshasa, Londres ou Ouagadougou reflètent ce nouvel état d’esprit.
Les spécialistes jugent que la monnaie panafricaine représente une sorte de « servitude monétaire » qui date des colonies françaises et dont le but était de garder un contrôle financier et économique sur les anciens territoires de l’empire colonial français. Encore aujourd’hui, le Franc CFA est géré par la France.
L’hexagone garde en effet le contrôle sur son taux de change international et sa parité grâce à des réserves entreposées par les pays africains auprès de la Banque de France. Ce ne sont donc pas les pays où il a cours qui gèrent le Franc CFA, mais bien l’ancienne puissance coloniale.
De nos jours, ce système décrié prive les pays africains qui en font l’usage de toute possibilité d’ajustement au niveau de leur politique monétaire. Impossible par exemple de procéder à des dévaluations compétitives afin de doper les exportations. Une réalité qui commence à être perceptible par des dirigeants africains, dont les économies restent très faiblement développée.
Pour les observateurs, cette situation traduit un certain malaise, notamment de la part des économistes africains, dont les récentes manifestations avaient pour but de dénoncer cette situation de dépendance monétaire.
Si pour l’heure il est encore tôt pour se prononcer sur la suite qui va être donnée au Franc CFA, une chose est certaine: L’Afrique a pris conscience de sa faiblesse et compte bien y remédier.