Le gouvernement soudanais a annoncé dimanche avoir prolongé de six mois le cessez-le feu dans plusieurs régions en guerre, une décision qui vise selon les observateurs à détourner l’attention de la communauté internationale sur les exactions commises par le régime d’Omar El Béchir.
Suite à un conseil des ministres tenu dimanche à Khartoum, le gouvernement soudanais a prolongé de six mois le cessez-le feu en vigueur depuis juin dernier dans les Etats en conflit du Darfour, du Nil Bleu et du Kordofan-Sud. Cette décision bien que réelle, n’est toutefois pas observée sur le terrain.
En effet, les forces gouvernementales commettent régulièrement des exactions contre les populations de ces trois régions. Plusieurs cas de violences, tueries et viols ont ainsi été recensés durant ces dernières années dans les zones de guerre.
Les troupes loyales à Omar El Béchir tentent par ce moyen de maintenir la pression sur les mouvements de rébellion locaux. La décision de Khartoum de prolonger le cessez-le-feu dans ces trois régions intervient, par ailleurs, au lendemain de l’annonce par les Etats Unis d’une levée des sanctions économiques contre le Soudan.
Le président Barack Obama avait en effet salué « une réduction marquée des activités militaires » au Soudan. A cet effet, il a jugé bon de lever certaines sanctions économiques contre ce pays sahélien qui vit depuis 1997 sous embargo international.
Cette manœuvre diplomatique de Barack Obama, l’une des dernières que prend le président américain avant son départ définitif, ne remet toutefois pas en cause la présence du Soudan sur la liste américaine des « Etats soutenant le terrorisme ».
De ce fait, les observateurs jugent que le double discours des Etats Unis a pour principal but de compliquer la tâche du futur président américain Donald Trump avant sa prise de fonction.